Suntory, “Vivre avec l’eau”
06/09/2023
Né à l’aube du XXe siècle avec la conception d’un vin puis d’un whisky proprement japonais, le groupe Suntory a étendu au fil des décennies, par créations ou acquisitions, son activité à tous types de boissons, avec ou sans alcool : bières, thés en canette, cognacs, jus, sodas… Qui dit boissons dit eau, évidemment, et l’engagement de Suntory Beverage & Food autour de la ressource en eau est ancien, bien antérieur au contexte de raréfaction et de sécheresse que le monde connaît actuellement.
Le groupe Suntory se recommande depuis toujours de l’expression japonaise Mizu To Ikiru, « vivre avec l’eau ». Parce que son activité n’est « possible que grâce aux dons de la nature, notamment l’eau », il s’est engagé dans « la conservation et la restauration de l’eau, afin de la maintenir pure et abondante pour les générations futures ». Pour ce faire, il développe des programmes partout dans le monde : réduction de sa consommation, recherche de la circularité des rejets en eau de ses usines, éducation à l’eau.
Objectif, moins 30 % d’eau en quinze ans
Pour la consommation, la démarche d’amélioration vise le ratio d’eau consommée pour un litre de produit fini. Au total, l’activité industrielle de Suntory Beverage & Food en France nécessite 1,7 million de mètres cubes d’eau par an (données 2022) dont 40 % d’eau de ville et 60 % d’eau de source. Si les quatre usines d’embouteillage de Suntory en France ont en commun de répondre à des normes strictes de maîtrise de l’eau et plus généralement d’être certifiées ISO 14001 au titre de leur orientation vers l’amélioration continue de leur performance environnementale, ils diffèrent en effet par leur approvisionnement en eau, entre eau « de ville » et eau « de source ». La première est la seule employée sur le site de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ; l’une et l’autre le sont sur le site de Meyzieu (Rhône), tandis que seule l’est l’eau de source à Donnery (Loiret) et à Gadagne (Vaucluse).
Rinçage économe
Le ratio moyen d’eau consommée pour un litre de produit fini, pour les quatre sites français de Suntory confondus, est de 1,76 litre en 2022. Suntory s’est donné pour objectif une réduction au niveau mondial de 30 % de sa consommation en 2030 par rapport à celle de 2015. En 2022, il en était à moins 22 %. Suntory investit à cette fin dans ses équipements. Il a entre autres exemples installé des rinceuses à air à la place de rinceuses à eau (500 000 euros sur trois ans en France) – le rinçage peut être complexe, notamment avec la production de boissons impliquant l’usage de fruits (comme la pulpe pour l’Orangina) sur un même outil de production : les changements et nettoyages pluri-journaliers sont plus importants que pour des sodas type cola ou tonic… Autre exemple d’investissement : de nouveaux compteurs d’eau à des endroits stratégiques, de façon à assurer le meilleur pilotage de la ressource.
Pour des effluents irréprochables
La quête de circularité que revendique le groupe vise les rejets de l’eau de ses unités de production. Elle passe par la modernisation des stations d’épuration, pour garantir une qualité d’effluents irréprochable ; 3 millions d’euros ont été investis en France à cet effet. Elle passe aussi par la création de boucles d’eau dans les procédés industriels thermiques (récupération de calories).
Aux démarches de réduction s’ajoute une action de préservation et de régénération de la ressource en eau, avec la création de « sanctuaires » d’eau naturelle à proximité des usines. C’est ce que Suntory a fait en France dans le cadre d’un partenariat de 20 ans noué en 2017 avec le Grand Parc Miribel Jonage à proximité de son site industriel de Meyzieu (Rhône), un espace naturel de protection de la faune et de la flore, où il conduit des actions de mécénat à hauteur de 100 000 euros par an, visant au reboisement bénéfique à la qualité des sols, à l’entretien de l’espace naturel et à la biodiversité, donc à la disponibilité et à la qualité de l’eau.
Le Grand Parc Miribel Jonage est par excellence en France un lieu où se déploie l’éducation au cycle de l’eau dans l’esprit « Mizu Iku » que Suntory entend proposer au plus grand nombre : le groupe y finance et conduit diverses activités et outils pédagogiques .
Avec la multiplication des épisodes de sécheresse, la vigilance et les actions du groupe Suntory ont été encore revues à la hausse, afin de coordonner les plans d’amélioration des ratios d’eau sur les sites de production, en coordination avec les autorités locales, et avec une sensibilisation accrue des équipes.
François Ehrard