Éditorial
Pratiques - Numéro 446
01/02/2015
Le cycle annuel des négociations entre les industriels de la grande consommation et les enseignes de distribution s’est déroulé en 2014-2015 dans un climat insolite. Insolite, il l’a été du fait de l’intérêt nouveau que les pouvoirs publics ont porté au déroulement des négociations elles-mêmes (pouvoir de l’administration de contrôle élargi, comité de suivi…). Il l’a été par la relance, avec la loi « Croissance, activité », des interrogations sur leur cadre législatif, onze mois après la loi « Consommation ». Il l’a été du fait de la constitution d’alliances entre enseignes et de la saisine de l’Autorité de la concurrence à leur propos. Il l’a été du fait de l’engagement de certains distributeurs à se référer à une charte dans leurs relations en amont. Il l’a été enfin sous l’empire d’une guerre des prix qui s’est traduite pour la grande consommation par une pression sans précédente sur les marges des entreprises, de la distribution comme de l’industrie.
C’est aux pratiques commerciales associées aux négociations, celles qui sont recommandables et celles qu’il vaudrait mieux bannir, que sont consacrés ce Bulletin et le suivant. L’Ilec s’y exprime en ouverture par la voix de son directeur général, puis la Feef, qui regroupe des fournisseurs de la distribution autres que ceux réunis à l’Ilec, par celle de son président. Le médiateur des relations interentreprises et le président de la CEPC donnent le regard des acteurs publics. Trois experts du secteur (Yves Marin, Philippe Breton, Frank Rosenthal) éclaireront ensuite le propos, dont Me Joseph Vogel mettra en perspective les enjeux juridiques. Bien sûr, le Bulletin souhaitait recueillir aussi le point de vue de la distribution. Les représentants de celle-ci qu’il avait sollicités ayant finalement décliné la proposition de s’exprimer dans ses pages, il espère avoir néanmoins posé sans biais majeur les termes du propos.
La rédaction