Pour un choix informé - Numéro 396
01/12/2008
Devant la complexité des messages et la multiplication des signes de qualité, des labels, des appellations, sur quoi le consommateur peut-il se fonder pour faire son choix ? Alain Galaski : Le risque de confusion est réel. La marque continue à jouer son rôle de repère, mais la concurrence entre labels obligatoires et volontaires pour apparaître sur l’emballage se fait trop souvent au détriment de la simplicité et de la clarté. Comme le dit si bien l’association britannique des consommateurs : « Attention ! Trop d’information peut nuire à votre santé. » 2009 sera pour nous l’année d’un dialogue avec la Commission européenne et les organisations de consommateurs sur ce sujet. Nous partageons avec eux le souci d’une communication qui permette aux consommateurs de faire un choix informé. Il nous reste à trouver ensemble des solutions de bon sens, qui fassent la meilleure part aux supports d’information autres que l’étiquetage des produits, notamment les sites internet, l’information en magasin et, dans les années qui viennent, la téléphonie mobile. L’empreinte environnementale d’un produit est-elle toujours assez constante pour faire l’objet de mesure (la chaîne d’approvisionnement n’est pas immuable…) ? A. G. : Mesurer l’empreinte environnementale d’un produit est complexe et coûteux, pour un résultat incertain, notamment pour la raison que vous invoquez. Des travaux de normalisation sont déjà engagés par l’ISO et des solutions seront certainement trouvées. Le problème ne sera pas tant la méthode de mesure que la communication d’une information utile au consommateur. Si l’on pense aux difficultés d’harmonisation de l’étiquetage nutritionnel, on peut s’inquiéter des risques de confusion du consommateur, voire de communication trompeuse. L’attribution d’un « écolabel » généraliste (comme celui que réforme Bruxelles dans son « Plan d’action pour une consommation, une production et une industrie durables » rendu public le 16 juillet 2008) garantit-elle que le produit distingué est préférable à un autre à tous égards et en tous ses usages ? A. G. : Non, et c’est une des raisons pour lesquelles nous restons sceptiques à l’égard des écolabels. La réforme actuelle propose d’attribuer le label chaque fois que possible aux 10 % des produits les plus performants. Cette limite part d’une bonne intention, mais elle nous paraît contre-productive. Il serait préférable d’inciter les producteurs à améliorer continuellement la performance environnementale de leurs produits, plutôt que de créer une distinction qui sera souvent arbitraire. L’AIM a adopté huit principes pour un écolabel européen efficace (voir www.aim.be).
Propos recueillis par Jean Watin-Augouard