Limites du PIB (produit intérieur brut) - Numéro 411
01/06/2010
Créé dans les années 1930 après la grande dépression, le PIB est ainsi calculé : consomma-tion privée + investissements + consommation publique + exportations – importations. Il cumule la valeur ajoutée de toutes les activités économiques à caractère monétaire. Le PIB est une mesure de la production mais non du revenu. On lui reproche une mauvaise évaluation des richesses d’une nation (35 % de la richesse nationale échapperait à la comptabilité économique), donc d’être un mauvais outil de pilotage de l’activité. Il donnerait une vision biaisée des réalités en raisons de plusieurs faiblesses : – Limité à la production marchande, il ne mesure pas l’autoproduction (jardins ouvriers…). Il suffit, disait Alfred Sauvy, de se marier avec sa cuisinière pour faire baisser le PIB. – Il ne dit rien sur la qualité des biens et des services. Il ne valorise pas les services rendus par la puissance publique aux ménages (sécurité, éducation, avantages sociaux), mais les prélèvements obligatoires acquittés par les ménages sont intégrés dans son calcul. Le bien-être des ménages est donc sous-estimé. – Il ignore la répartition des revenus. – Concept brut, il ne tient pas compte de l’usure des équipements utilisés pour la production des biens et services, ni de la nécessité de réinvestir une partie de ce qui est produit pour maintenir les capacités de production. – Il ne prend pas en compte l’épuisement des ressources non renouvelables, ni les dégradations du patrimoine naturel, donc le bien-être des générations futures. Plus grave, les dégâts sociaux et environnementaux augmentent le PIB dès qu’ils se traduisent en biens marchands (déboisement de l’Amazonie qui permet la culture du maïs, marée noire qui donne du travail aux dépollueurs et aux assureurs, embouteillage qui accroît la consommation d’essence, ouragan qui fait travailler le BTP, pénurie d’eau qui augmente le PIB de l’Inde par l’emploi de plus de gens pour puiser plus profondément…). – Il ne tient pas compte des activités non monétisables mais essentielles au dévelop-pement de la société (politique, sociabilité).