Reinett, circulaire par conception - Numéro 449
01/05/2015
En quoi le nettoyant Rainett primé par l’Essec peut-il se réclamer de l’économie circulaire, positive voire régénérative ? Est-il le premier de vos produits à pouvoir le faire ?
Guénola Boulvard : Le modèle classique de production des entreprises est linéaire : puiser dans la nature, produire puis jeter. Certains font mieux en réduisant la consommation, notamment au niveau des emballages, ou en concentrant les formules. Mais cela ne résout pas totalement le problème d’épuisement des ressources et l’incapacité à préserver les générations futures. Le nettoyant Rainett participe d’une stratégie d’économie circulaire, que valorise la certification Cradle to Cradle (« Du berceau au berceau ») développée par l’EPEA (Environnemental Protection Encouragement Agency qui développe la certification). Cette démarche est unique sur le marché de l’entretien ménager.
La démarche de certification est le fruit du concept de développement durable systématiquement appliqué par le groupe Werner & Mertz, pionnier dans l’écologie depuis plus de vingt-cinq ans avec sa marque Rainett. Recevoir le « Cradle to Cradle Gold » est exceptionnel, c’est donc une réussite technique.
Quel accueil ont réservé les consommateurs et les distributeurs à cette innovation ?
G. B. : Le produit est proposé en magasin depuis l’été 2014. La communication sur les bénéfices de la certification a commencé début 2015. Nous attendons la fin du premier semestre pour en analyser l’impact. Nous avons présenté la certification Cradle to Cradle aux distributeurs et avons eu une écoute très attentive, et un fort enthousiasme. Nous avons des projets avec une enseigne pour promouvoir la démarche.
La certification Cradle to Cradle Gold est-elle comprise par les consommateurs ?
G. B. : Elle est une des plus abouties au monde en termes d’écoconception des produits, puisqu’elle prend en compte cinq critères : justice sociale, gestion de l’eau, sécurité et non-toxicité des matières premières, énergie renouvelable, réutilisation des matières premières. Et qu’elle établit plusieurs paliers de notation : bronze, argent, or, platine.
Étant exigeante, complète et allant en profondeur dans l’analyse, elle est complexe. Divers outils sont en place pour promouvoir la certification de nos produits auprès des consommateurs et des réseaux d’influence : dossier et conférence de presse, communication sur l’emballage, sur www.rainett.fr et sur notre page Facebook, partenariat avec l’association CtoC Community (« Communauté Cradle to Cradle »), qui a pour objectif de promouvoir la certification et de réunir les acteurs qui partagent la même philosophie (entreprises, citoyens, organisations, institutions…).
Quels autres produits de vos gammes souhaitez-vous certifier ?
G. B. : Un deuxième produit de la gamme Rainett a reçu la certification Cradle to Cradle Gold : le nettoyant pour vitres. D’autres font l’objet d’études en vue d’une candidature à la certification.
Craindriez-vous que des marques concurrentes imitent votre démarche ?
G. B. : Rainett a la démarche globale la plus aboutie en matière d’environnement, tant pour la conception du produit qu’en amont par ses procédés de production. En dehors des contraintes réglementaires en place ou à venir autour du règlement européen Reach, il n’y a aucune obligation pour les entreprises du secteur à suivre des formules respectueuses de l’environnement ou de la santé, et encore moins à les fabriquer d’un point de vue environnemental.
Nous souhaitons que d’autres s’engagent dans la voie de l’écoconception des produits, avec comme preuve la certification Cradle to Cradle. Cette démarche doit être sincère et globale. Elle doit être mise en place sur le long terme, sans attendre un retour sur investissement dès le lendemain. Plus nous sommes nombreux à aller dans cette direction, plus nous offrons aux consommateurs le choix d’une consommation raisonnée et durable, et de vivre dans un monde meilleur. Le greenwashing n’est pas une solution pour les générations futures, la démarche d’économie circulaire en est une.
Enfin, au vu de la raréfaction des matières premières (zinc, cuivre, étain, lithium…) qui nous offrent le confort de vie que nous connaissons, il est primordial que les sociétés se mettent en question et s’engagent vers ce modèle.
D’être une entreprise familiale contribue-t-il à la performance et à la pérennité de la démarche RSE ?
G. B. : La démarche est complètement volontaire de la part de l’entreprise, qui veut se positionner comme un pionnier de sa catégorie d’un point de vue environnemental, tout en étant économiquement viable. Cette vision a été écrite par les propriétaires du groupe Werner & Mertz, société familiale qui a plus de cent cinquante ans. Elle a privilégié une stratégie de conception durable de ses produits sans exigence de retour sur investissement immédiat. Il s’agit d’une conviction, et d’une démarche sincère. La recherche de profit rapide n’a jamais été une piste. C’est donc clairement un avantage d’être une entreprise familiale pour s’inscrire dans une telle démarche.