Éditorial

Sols majeurs

03/10/2024

Avec l’industrie agroalimentaire, l’agriculture représente 25 à 30 % des émissions de gaz à effet de serre. Dix ans après l​‌’Accord de Paris, la dégradation des sols et la perte de biodiversité restent des enjeux majeurs. Pour y remédier, des initiatives internationales comme « 4 pour 1000 » et des programmes locaux comme ceux portés par « Pour une Agriculture Du Vivant » œuvrent à la régénération des sols.

À l’Ilec, 87 % des entreprises alimentaires ont mis en place un dispositif pour aider leurs partenaires agricoles à améliorer leurs pratiques environnementales, des programmes alliant soutien financier et formations. Et plusieurs – Danone, Nestlé, McCain, Saint Louis Sucre ou encore en hygiène beauté, Kenvue avec Le Petit Marseillais – s’impliquent particulièrement dans l’agriculture régénératrice.

Afin de réussir cette transition agroécologique, une approche collective, dans le respect des règles de concurrence, est indispensable : pour des indicateurs de mesure reconnus par tous, mais aussi pour favoriser la coopération entre les industriels autour des mêmes exploitants agricoles, leur permettant de sécuriser les débouchés de leurs différentes cultures. L’agriculture régénératrice repose sur la couverture permanente des sols, des cultures variées en rotations longues et l’absence de labour. Bien qu’elles contribuent à la santé des sols, à la préservation de l’eau et à la séquestration du carbone, ces méthodes peuvent entraîner, à court terme, une baisse des rendements. Il est donc crucial de soutenir les agriculteurs face à cette perte possible de revenus

De plus en plus d’industriels adoptent un rôle de partenaires, plutôt que de simples donneurs d’ordres, auprès de leurs fournisseurs agricoles. Ce changement d’approche doit concerner l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’amont à l’aval. Ses maillons sont interdépendants à de multiples titres, y compris en matière de sécurisation des approvisionnements. Les décideurs politiques ont ici un rôle clé, pour favoriser et sécuriser juridiquement les pratiques durables et collaboratives. La transition agroécologique exige cette mobilisation collective.

Richard Panquiault

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