Le risque d’une pression massifiée
12/12/2024
Nicolas Facon était l’invité d’Edwige Chevrillon sur le plateau de BFM Business, le 11 décembre. Le président de l’Ilec a fait état de son souhait que les travaux conduits dans les ministères depuis trois mois sur les sujets intéressant les acteurs de l’agriculture et de la grande consommation ne soient pas annulés du fait de la censure et du changement de Premier ministre.
Interrogé sur les tarifs des industriels, Nicolas Facon estime dans une fourchette de 2 à 7 % les hausses tarifaires présentées par les grandes marques aux acheteurs de la distribution, avec une médiane à 4 % . Hausses justifiées par celle des coûts de production et par les augmentations de salaires décidées dans les entreprises du secteur pour permettre à leurs employés de faire face à l’inflation générale des prix dans la période 2021-2024. Aussi souligne-t-il à l’attention de la distribution que « réclamer des baisses de 10 à 15 % est complétement décorrélé de la réalité économique ». Et en 2025, le « point d’inquiétude est que ne restent que quatre grands clients face vingt-cinq mille industriels et quatre cent mille agriculteurs », sur lesquels ils vont « massifier la pression ».
Nicolas Facon observe que dix mois après l’échéance légale (« date butoir » du 31 janvier 2024 ) 25 % des négociations conduites avec les centrales d’achat délocalisées à l’étranger n’ont abouti à aucune signature d’accord pour 2024. Et que ces centrales, notamment en ignorant la sanctuarisation du prix des matières premières agricoles (mesure Égalim), ne visent qu’à contourner le droit français applicable : les « MPA » n’ont été sanctuarisées en France en 2024 qu’à hauteur de 67 % , mais avec ces centrales délocalisées de seulement 15 % .