Recruter à son image - Numéro 471
09/03/2018
Une culture d’entreprise a-t-elle besoin de gardiens du temple pour se transmettre ? Si oui, à qui doit échoir cette responsabilité ?
Marianne Lemay : Une bonne culture se propage grâce aux employés. Les gardiens du temple sont utiles pour transformer les employés en ambassadeurs. Un bon gardien du temple est le recruteur : il doit savoir embaucher les bonnes personnes, qui correspondent à la culture en place et qui la feront évoluer.
Les « parties prenantes », dont les consommateurs, jouent-elles un rôle grandissant dans la pérennité d’une culture d’entreprise ?
M. L. : Oui, si la culture d’entreprise incite les consommateurs à adhérer à la marque. On peut penser à certains consommateurs qui boycottent les sociétés exploitant leurs employés… Lorsque la culture d’entreprise est forte et envoûtante, les consommateurs, les fournisseurs, les partenaires d’affaires, tout le monde a envie de travailler avec l’entreprise, et peut-être aussi de lui adresser une candidature.
Les entreprises mettent-elles assez à contribution leur patrimoine culturel ?
M. L. : Si dans son histoire l’entreprise a connu des moments difficiles, cela vaut la peine d’en parler, et de montrer le chemin qui a été parcouru, surtout si la situation s’est améliorée. Si l’entreprise a toujours eu le vent dans les voiles, elle doit perpétuer ses traditions mais aussi les faire évoluer. On voit trop de sociétés qui tiennent à respecter leurs coutumes au détriment de l’innovation. Le patrimoine historique est important, mais il doit propulser vers l’avenir.
Les musées de marques et autres investissements patrimoniaux visent-ils autant à la pérennité en interne d’une culture d’entreprise qu’à un effet de notoriété auprès du public ?
M. L. : Pour ce qui est de la notoriété, les entreprises auraient définitivement avantage à exposer leur patrimoine historique. Quant aux répercussions sur les employés, il peut en effet en résulter un sentiment de fierté de travailler pour elles.