Double standard, accusation sans preuves
24/06/2019
Depuis que Parlement et Conseil se sont accordés début avril sur le projet de directive « nouvelle donne pour les consommateurs » de la Commission dont un des aspects est de réduire le prétendu « double niveau de qualité des produits dans le marché unique », selon les termes de la commissaire à la Justice Vĕra Jourová, les résultats de l’étude promise par la Commission fin 2017 sur ce sujet étaient particulièrement attendus.
Son centre de recherche en a annoncé la publication le 24 juin, et il s’avère qu’il n’a trouvé « aucune preuve » d’une différence de qualité entre produits alimentaires sous emballages assimilables, à l’est ou à l’ouest de l’UE.
L’étude a porté sur 1 380 échantillons de 128 produits de dix-neuf pays – un panel dont Bruxelles se plaît curieusement à souligner qu’il n’est « pas représentatif de la grande diversité des produits alimentaires sur le marché de l’UE ». Elle relève que seulement 9 % des produits présentés comme étant les mêmes dans toute l’UE (face avant de l’emballage identique) ont une composition variable; auxquels s’ajoutent 22 % dont la composition connaît des variations d’un marché à l’autre et qui sont « présentés d’une manière similaire » (pas tout-à-fait identique). Soit un tiers de l’échantillon qui dit partout la même chose ou à peu près, avec un produit qui change.
Mais ces différences n’obéissent pas à des « tendances géographiques cohérentes » et elles ne « correspondent pas nécessairement à une différence de qualité du produit », a précisé la Commission.
Comme l’Ilec l’avait anticipé dès le début, en 2017, d’une affaire où les marques de l’alimentaire s’étaient trouvées piégées par une brouille Bruxelles-PECO à l’origine de laquelle elles étaient parfaitement étrangères, le sujet du « double standard » est donc réputé sans substance (et à en croire Věra Jourová n’en aura jamais davantage, grâce à l’adoption des mesures « nouvelle donne pour les consommateurs »).