Journée solidaire Ilec-BA-DS
17/04/2025
C’était le 10 avril pour l’Ilec une deuxième journée¹, répondant entre autres actions à l’esprit de la charte² que l’Ilec a signée avec la Fédération française des Banques alimentaires et Dons solidaires, deux associations d’aide aux personnes en situation de précarité.
Dans l’entrepôt de la Banque alimentaire du Loiret, les responsables de celle-ci et de la FFBA ont présenté leur activité, ses enjeux et ses défis. La BA du Loiret distribue dans le département depuis son entrepôt orléanais des denrées à un nombre égal d’associations locales et de centres communaux d’action sociale. Elle reçoit des produits transformés directement des industriels, ou de l’Union européenne, ou des invendus de la distribution, et s’attache à développer la collecte de fruits et légumes frais auprès de producteurs locaux. Son activité est loin de se limiter à la distribution de produits. Elle a ses propres ateliers de transformation destinés au conditionnement de produits frais pour les redistribuer hors saison, elle a noué un partenariat avec la fédération départementales des chasseurs pour inclure des venaisons dans son périmètre de produits, elle dispense des formations à la sécurité alimentaire et a organisé en 2024 vingt-huit ateliers cuisine, qui répondent à un double objectif de compétence culinaire et de lien social.
Longtemps les invendus de la grande distribution ont été la source majeure de l’approvisionnement des Banques alimentaires. Cette page est en train de se tourner. Elle représente aujourd’hui 40 % mais cette part diminue. Aiguillonnées par le cadre légal « antigaspi » (lois Agec et Garot), les grandes enseignes ont organisé des rayons de produits approchant la fin de validité, pratique vertueuse dont un effet est que les BA tendent à recevoir de plus en plus le « bout du bout », avec à la clé une part croissante de produits bons pour la destruction, dont le coût est élevé. À la diminution en quantité s’ajoute donc un enjeu de qualité, avec un travail de tri qui conduit à mettre à l’écart environ 20 % des produits donnés, cela alors que selon les textes en vigueur le tri incombe au donateur. Par ailleurs, les sociétés mandatées par les enseignes pour gérer les invendus en amont des associations ne fournissent pas toujours une prestation satisfaisante en termes de vérification des DLC, et leur intermédiaire peut même troubler la communication entre associations et enseignes. Ces sujets sont bien sûr à l’agenda des discussions entre la Fédération des BA et les dir
ections des enseignes. Mais une chose est sûre, quelle que soit la possibilité de réduire ces perturbations, « l’antigaspi n’est pas l’avenir de la solidarité » ; il tient plutôt, en matière de don de produits, et en dehors des journées nationales de collecte auprès des consommateurs à la porte des magasins, au don direct volontaire, ciblé et organisé entre industriels et associations, ou aux opérations de produit-partage.
Une des associations bénéficiaire des dons transitant par la BA du Loiret est le Relais orléanais, dont le président a ensuite présenté l’activité : prestation de restauration chaude à midi, accueil de jour (toilette, repos, service infirmier, assistance sociale…), avec le concours de près de cent bénévoles et d’une vingtaine de salariés dont neuf en insertion, à raison de 316 jours d’ouverture par an, et un budget essentiellement constitué de subventions de l’État. Chaque jour le Relais orléanais vient s’approvisionner auprès de la BA du Loiret.
Cette matinée a été l’occasion pour les industriels présents de riches échanges avec les responsables associatifs (FFBA, BA du Loiret, Relais orléanais et Dons solidaires), sur la place et l’organisation du don en entreprise, l’évolution des besoins, les profils des bénévoles, et le mécénat de compétences³. Car du fait entre autres d’un âge moyen à la hausse parmi les retraités qui constituent le cœur du bénévolat, leur profil est plus souvent celui d’une disponibilité partielle et délibérément modeste : aider, mais sans avoir à mobiliser les compétences professionnelles qu’on avait exercées. Certaines seraient pourtant précieuses ! D’où un double défi pour les associations : d’une part la complexe organisation et la polyvalence de bénévoles disponibles un ou deux jours par semaine, d’autre part la recherche d’un « bénévolat de responsabilité » mobilisant les compétences professionnelles, car diriger une banque alimentaire ou une autre structure associative à vocation comparable, « c’est comme diriger une PME ».
La suite de la journée s’est déroulée dans l’entrepôt national de Dons solidaires, qui loue à Artenay une partie d’une plate-forme XPO. Après un déjeuner (froid et très chaleureux !), les visiteurs (Ilec, et les entreprises donatrices Eckes Granini, Essity, Ferrero, Kenvue, Kimberly-Clark, Mars) ont endossé le gilet jaune pour une opération de tri et reconditionnement, avec l’équipe de Dons solidaires : articles de bureau, protections hygiéniques, vêtements de sport, produits cosmétiques. Des produits Essity, Bic, Nike, Always, Lego, etc. Un après-midi de manutention dans la bonne humeur dont tous les participants ont trouvé à se féliciter.
En amont de cette journée, l’Ilec avait lancé parmi ses adhérents un appel à des dons exceptionnels. Y avaient répondu Essity avec 45 palettes, Kenvue avec 55 palettes, Kimberly Clark avec 9 palettes, Ferrero avec 21 palettes. Merci à eux, et merci pour leur accueil aux super-équipes des Banques alimentaires et de Dons solidaires !