“Handicap et réactivité” - Numéro 480
26/03/2019
Combien comptez-vous de salariés et quelle est la part des personnes handicapées ?
Sandra Favaretto : Le groupe emploie 900 personnes en France et dans ses filiales à l’étranger. En France, 650. Plus de 6 % de notre effectif sont des personnes en situation de handicap qui contribuent à la réussite de nos activités (données 2017). Pour mémoire, la part des travailleurs handicapés dans l’effectif global des établissements du secteur privé est en France de 3,5 %.
Pourquoi les activités logistiques pour accueillir ces personnes ? En quoi se prêtent-elles davantage à leur inclusion ?
S. F : Ces personnes sont associées à notre métier sur les sites, nous n’avons pas choisi spécifiquement les activités logistiques, qui ne se prêtent pas plus ou moins que d’autres à leur inclusion. Il n’y a pas de métiers plus destinés que d’autres au handicap. Le choix relève de l’entreprise et de la possibilité d’aménagement des postes.
Les tâches ont-elles évolué du fait de leur insertion ?
S. F. : Les activités réalisées par les personnes de l’Ésat (« établissement et service d’aide par le travail », établissements médico-sociaux qui ont pour objectif l’insertion sociale et professionnelle des adultes handicapés.)1 ont évolué. Au départ, elles effectuaient des tâches de conditionnement. Au fur et à mesure, elles ont effectué le montage d’offres promotionnelles destinées aux enseignes. Cela s’est traduit d’abord par un aménagement des postes de travail, personnalisé en fonction des capacités de chacun. Puis progressivement par un développement des compétences des personnes, en étroite collaboration avec l’Ésat, qui, compte tenu de sa compétence particulière, continue de les encadrer. Ces personnes côtoient ainsi au quotidien les équipes travaillant sur le site, ce qui facilite leur insertion en « milieu de travail ordinaire » ; leurs activités ont monté en complexité tout en assurant une livraison plus rapide et plus simple de nos produits à nos clients ; elles ont ainsi réalisé 14 92 présentoirs en 2017.
Outre l’aspect responsabilité éthique et sociale, vous écrivez en effet que votre initiative répond à « un besoin de réactivité pour livrer plus vite et plus simplement nos clients et le consommateur final »…
S. F. : Le groupe avait d’abord envoyé des produits à un Ésat pour qu’y soit effectué leur conditionnement. ; c’est le recours à l’Ésat externe. Puis en 2014, il a accueilli un Ésat sur ses propres sites. Nous avons de ce fait gagné en réactivité et en simplicité, en évitant les ruptures de charge sur les flux externes. Les consommateurs achètent donc en rayon des produits préparés par l’ensemble des équipes, dont des personnes handicapées.
Connaissez-vous des démarches similaires dans d’autres secteurs ? Et y a-t-il une attente d’un coup de pouce des pouvoirs publics (Travail ou Santé) pour favoriser ce type de démarche ?
S.F. : Nous sommes toujours attentifs aux démarches des autres filières et secteurs. En ce qui concerne les politiques publiques, elles devraient tenir compte davantage des bonnes pratiques des entreprises couronnées de succès, et instaurer des mesures incitatives à partir de celles-ci. Cette approche permettrait de lever les préjugés associés au handicap et une meilleure pertinence des aides. Les coups de pouce sont toujours favorablement accueillis par les entreprises quand ils sont adaptés.