Danone, la collecte de l’emploi - Numéro 464
30/03/2017
Vous voulez faire de l’ESS Lemon Aide une plateforme de formation aux métiers de la collecte et du recyclage : avec quels partenaires ?
Frédérique Rathle : L’objectif du projet est de travailler en coconstruction. Danone Eaux France et le fonds Danone pour l’écosystème ont participé à la création de Lemon Aide, entreprise sociale et solidaire destinée à améliorer la collecte et le recyclage des bouteilles, tout en accueillant des personnes éloignées de l’emploi. Créée en juillet 2016, elle est le fruit d’un partenariat avec la start-up Lemon Tri1, qui commercialise des machines incitant au tri dans les hypermarchés, et la Fondation Agir contre l’exclusion, créée par Martine Aubry en 1993 pour faciliter l’insertion par l’emploi. Nous œuvrons avec d’autres partenaires comme Éco-Emballages ou Veolia (avec qui Danone a un partenariat plus général), en vue de former les « Lemon aiders » sur le Campus Veolia, de leur trouver des sorties positives (CDD de plus de six mois ou CDI), ou de répondre à des appels d’offres en commun quand Veolia doit insérer un volet social. Cette plateforme est bien sûr ouverte à d’autres partenaires, pour un travail en réseau.
Au-delà de Lemon Aide, l’ambition est-elle de fédérer plus d’acteurs, pour faire de la filière des déchets un fer de lance du retour à l’emploi ?
F. R. : Grâce au Fonds écosystème créé en 2009 et doté de 100 millions d’euros, 67 projets sont aujourd’hui conduits dans 29 pays du monde. Son objectif est de favoriser les emplois parmi les populations précaires. D’autres entreprises du type de Lemon Aide existent en Argentine (Cartoneros) ou au Brésil (Novocyclo).
Est-ce la première fois que Danone propose au Prix de l’Essec un dossier conjuguant les dimensions, sociale, environnementale et économique ?
F. R. : Il est vrai qu’on ne peut pas toujours conjuguer les trois. Ce qui rend Lemon Aide unique, c’est la construction de cette initiative innovante entre trois partenaires, une start up, une fondation et une grande entreprise, mais aussi sa triple dimension : sociale à travers l’insertion, environnementale avec l’économie circulaire, et économique avec des objectifs de rentabilité. Nous travaillons en cogouvernance toutes les semaines pour donner les orientations et créer des activités autonomes, viables financièrement et créatrices d’emplois. Notre première promotion sort en avril, nous sommes très satisfaits des premiers résultats en termes de sorties positives.