Décarboner, une question de volonté et de moyens
06/10/2023
Les prix augmentent, pour autant les exigences des consommateurs quant à la qualité des produits et à leur performance environnementale ne sont pas revues à la baisse. Pour le climat, 62 % des Français pensent que les entreprises n’agissent pas assez¹. En matière de décarbonation, les échéances législatives se rapprochent.
Le secteur des industries de produits du quotidien est pleinement et depuis longtemps engagé dans ce défi. Il agit sur ses émissions directes liées à l’énergie et aux bâtiments, mais il sait que l’enjeu majeur se situe dans ses émissions indirectes : ce « scope 3 » représente en moyenne 93 % des émissions d’un fabricant de PGC. Il est lié aux matières premières, aux transports, à la conception des produits, aux emballages, ainsi qu’à leur usage par les consommateurs.
Les fabricants de grandes marques de l’Ilec ont dans leur grande majorité établi leur bilan carbone et leur trajectoire de décarbonation. Comme l’illustrent L’Oréal, Labeyrie, Essity ou Cristal Union, ils ont déjà mis en œuvre des actions importantes, et tous ont l’ambition d’accélérer leur transition. Toutes agissent sur la réduction de leur consommation d’énergie et dans la transition des fossiles vers les renouvelables. Les entreprises de l’agro-alimentaire collaborent avec les agriculteurs et éleveurs pour mettre en place des modes de production bas carbone, voire une agriculture régénératrice (qui minimise les perturbations du sol, maximise la diversité des cultures, maintient les racines vivantes toute l’année…). Elles réduisent l’empreinte carbone de leurs transports, de leurs emballages, et guident les consommateurs vers des usages plus économes.
Mais dans un contexte d’inflation structurelle des coûts des matières premières agricoles et industrielles, il est primordial que ces entreprises aient la capacité d’investir dans cette transition. Tous les acteurs publics et privés doivent travailler ensemble à une réglementation stable, cohérente avec celle de l’Europe, et à une vision précise des besoins en investissement.