Herta, un “attachement indéfectible”
28/02/2024
De quoi se compose l’offre d’Herta ?
Charles de Kervénoaël : Numéro un sur ses marchés, Herta propose une grande diversité de produits de charcuterie et de produits traiteur : jambons, saucisses, aides culinaires, croque-monsieur, pâtes à dérouler, pâtes à pizza…, tous allient qualité, simplicité et accessibilité. Depuis plus de soixante ans, l’entreprise est à l’écoute des consommateurs, dans une démarche d’innovation et d’amélioration du profil nutritionnel de ses produits, afin de devancer leurs attentes et de les aider à consommer mieux.
Que représente l’implantation d’Herta en France ?
C. de K. : Outre notre siège social situé à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, Herta dispose de deux sites industriels et de deux sites logistiques en France, qui ont la particularité d’être complémentaires aussi bien pour la production que pour le stockage et la distribution de ses produits. L’usine de Saint-Pol-sur-Ternoise, dans le Pas-de-Calais, a été inaugurée en 1973 et compte plus de mille employés. Elle est aujourd’hui le plus important site de fabrication de produits pour notre marque, dont les gammes d’ingrédients (lardons, allumettes, bacons, poitrines), les Tendre Croc’ ainsi que la majorité des saucisses Knacki et des jambons Le Bon Paris, dont le « Conservation Sans Nitrites » : 70 000 tonnes d’aliments produites chaque année. À Illkirch-Graffenstaden, dans le Bas-Rhin, l’usine, reprise en 1989, emploie plus de trois cent cinquante personnes. 
Elle est spécialisée dans les petites séries, notamment les gammes de jambons de poulet, les jambons Le Bon Paris Broche et Fumé, les saucisses Knacki Gourmande, Knacki Végétale, les dés et râpé de jambon, etc. : 17 000 tonnes d’aliments en sortent chaque année. C’est également dans cette usine que sont menés les tests et lancements de nouveaux produits, qui peuvent ensuite être transférés sur le site de Saint-Pol.
Vous disposez donc également de vos propres outils logistiques ?
C. de K. : En effet. Nous avons inauguré en 1991 une plateforme au Meux, dans l’Oise. Avec plus de cent vingt salariés, c’est notre plus importante plateforme logistique en France : 62 % des volumes d’Herta y transitent, soit 70 000 tonnes stockées puis expédiées. Le Meux assure la distribution de nos produits dans la partie nord de la France. Par ailleurs, nous avons depuis 2004 une plateforme à Lozanne, dans le Rhône, avec plus de soixante salariés : 38 % des volumes d’Herta passent par ce site, soit 40 000 tonnes de produits par an. Lozanne assure la distribution des produits dans la partie sud de la France.
1,4 million d’euros par an pour la formation
Vos usines ont-elles une vocation exportatrice ?
C. de K. : Herta France exporte en effet en Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Irlande.
Quelle est votre politique d’investissements ?
C. de K. : À la faveur du nouveau pacte d’actionnaires entre Casa Tarradellas et Nestlé, nos sites bénéficient, depuis 2020, d’un plan d’investissement qui a atteint plus de 140 millions d’euros à la fin de 2023. Ses objectifs reflètent les axes stratégiques du développement d’Herta pour les prochaines années : augmentation des capacités de production, amélioration des conditions de travail, optimisation des procédés de qualité et de sécurité alimentaires, amélioration du service rendu aux clients distributeurs. Notre objectif, avec ce plan ambitieux, est de demeurer la marque la plus achetée par les Français[1], grâce à des produits sains, innovants et de qualité.
La France reste donc le cœur de votre activité industrielle ?
C. de K. : En effet, cet investissement témoigne de l’attachement indéfectible de l’entreprise aux territoires et de sa volonté de renforcer son savoir-faire agroalimentaire dans le tissu industriel français. C’est aussi un message fort adressé à tous les partenaires des filières agricoles – la France est le premier bassin d’approvisionnement d’Herta pour ses matières premières agricoles carnées (porc et volailles) –, clients distributeurs et salariés, qui participent, de l’amont à l’aval, au succès quotidien d’Herta.
Quels sont pour Herta les atouts de la France ?
C. de K. : La France bénéficie d’une variété importante de matières premières agricoles, végétales comme animales, avec une vraie qualité de la matière première et un savoir-faire historique en matière d’élevage de porcs comme de volailles. C’est pourquoi Herta est historiquement attachée aux éleveurs français et souhaite maintenir la France comme son premier bassin d’approvisionnements. Nous nous approvisionnons dans plusieurs bassins : Bretagne, Pays de Loire, Centre… Notre politique d’achat peut se résumer à acheter le meilleur dans tous les bassins. Par ailleurs, nous bénéficions en France d’une main-d’œuvre de qualité, avec une certaine facilité à recruter des profils pour tous types de qualification, et une part importante accordée à la formation et au développement de compétences en entreprise. Ainsi, 90 % des salariés d’Herta ont reçu une formation. Nous y consacrons un budget de 1,4 million d’euros par an. J’ajouterai de bonnes infrastructures de transport, dont l’étendue et la qualité valent à la France d’être régulièrement classée parmi les meilleurs réseaux d’infrastructure au monde[2].
Émissions de CO2 réduites de 80 %
Et le poids qu’y a la grande distribution ?
C. de K. : En France, la grande distribution se distingue par un maillage et un dynamisme optimal entre hypermarchés, supermarchés et proximité, avec une grande diversité d’enseignes commercialisant des produits de PGC. Notre ambition est de développer et pérenniser les relations commerciales ainsi que le chiffre d’affaires de nos clients distributeurs. Forte de son expertise du consommateur, des catégories et des différents canaux de distribution, Herta est en mesure de répondre aux attentes de ses clients distributeurs et des consommateurs, afin de proposer le bon produit, au bon prix, au bon moment. D’autant que nos consommateurs sont culturellement attachés à l’alimentation, à la gastronomie, avec des attentes fortes sur les PGC alimentaires en termes de goût, de profil nutritionnel, d’origine…
Dans votre groupe, y a-t-il des arbitrages entre les pays ?
C. de K. : Herta Foods, la coentreprise fondée entre Casa Tarradellas et Nestlé, a ouvert de nouvelles perspectives de développement (charcuterie et traiteur libre-service) en France, en Allemagne, en Belgique et au Royaume-Uni. Mais les activités d’Herta restent principalement concentrées sur son marché historique, la France.
Comment procédez-vous à la décarbonation de votre outil industriel ?
C. de K. : Nous sommes bien conscients des enjeux environnementaux. Herta s’est engagée dans une démarche de réduction de son empreinte carbone. Sur la base d’un premier bilan carbone réalisé en 2020 et couvrant l’intégralité de la chaîne de valeur, de l’élevage au consommateur (scopes 1, 2 et 3), nous avons défini une stratégie bas carbone, grâce à la démarche ACT Pas-à-Pas de l’Ademe, qui vise À titre d’exemple, Herta a installé à Saint-Pol-sur-Ternoise une chaudière à bois permettant l’économie de plus de 80 % des émissions de CO2 directes de l’usine, soit une économie annuelle de 15 500 tonnes de gaz à effet de serre. Herta a également diminué sa consommation d’eau de 12 % entre 2022 et 2023 et d’électricité de 9 % entre 2013 et 2017 dans ses usines. Et sur le site logistique de Lozanne, nous avons installé une tour adiabatique permettant de réduire de 80 % la consommation d’eau.