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Réemploi

EIC en boucle complète, mode d’emploi

07/01/2025

Le réemploi des emballages industriels et commerciaux suppose une série d’opérations très concrètes qu’il convient d’optimiser. Le domaine d’une entreprise spécialisée comme Tosca.

La responsabilité élargie des producteurs (REP) portant sur les emballages industriels et commerciaux (EIC) est du domaine des activités de Tosca, fruit de la fusion de plusieurs entreprises spécialistes de la location de caisses ou de palettes réutilisables, depuis leur reprise par le fonds d’investissement Apax Partners. Ces activités se développent dans trois domaines : la location à des industriels, d’emballages réutilisables à destination de la distribution, leur vente directe depuis une usine israélienne, et la location de palettes ou de caisses entre industriels. « La REP est une belle opportunité pour nos métiers, confirme David Paillasson, directeur commercial chez Tosca, elle est aussi une occasion d’inventer de nouveaux produits correspondant mieux aux besoins des industriels, notamment dans leurs échanges avec la grande distribution. »

Si la mise en place de la REP pour les EIC est encore en construction et s’avère complexe, il est établi que chaque industriel – selon les seuils prévus – devient responsable de la fin de vie de l’emballage qu’il met sur le marché. Pour y parvenir par le réemploi, il peut recourir à l’achat d’emballages réutilisables ou à leur location, le pooling. Tosca est « avant tout un pooleur à la carte », explique David Paillasson : ce service englobe la boucle complète du réemploi, de la fourniture du matériel à sa remise en circulation, en passant par sa récupération, son lavage, sa réparation si besoin, son séchage… le tout avec les opérations de transport nécessaires. « Mais nos clients peuvent réaliser par eux-mêmes certaines étapes de ce cycle vertueux s’ils sont aptes à le faire. Si l’industriel dispose de sa propre flotte de camions, il serait dommageable que nous envoyions des camions vides pour récupérer des matériels, alors qu’il y en a déjà sur la route pour acheminer les produits et qu’ils risqueraient de repartir à vide. » Pour ce faire, un stock d’emballages est constamment adapté aux besoins de ces cycles, ainsi qu’une cartographie des services, revue pour limiter les kilomètres à parcourir. Il est probable que la REP EIC favorisera l’essor de cette activité.

La saison affecte la gestion des flux : les périodes festives dopent la consommation de certains produits (de la mer notamment). Et sur le plan environnemental, il est parfois plus utile de travailler avec un grand centre de lavage, optimisant ses consommations d’énergie et d’eau pour une plus grand nombre d’unités, que de grapiller trois kilomètres de transport. Actuellement Tosca exploite en France trois centres de service, non seulement pour le lavage, mais aussi pour la réparation des matériels.

Puisque l’enjeu se situe dans le réemploi, le taux de réutilisation de l’emballage – ou sa durée de vie – est central. Une centaine de rotations est la mesure communément citée. Pour une option alternative sérieuse aux emballages à usage unique (polystyrène, carton, etc.), la location des caisses plastiques doit être amortie rapidement. Mais l’analyse économique est plus complexe qu’il y paraît, et dépasse le coût de la location : « Il faut, explique David Paillasson, tenir compte des capacités d’automatisation ou des économies de gaspillage alimentaire ; avec des matériels qui tiennent la charge sans risquer de s’écraser, les taux de casse peuvent être considérablement diminués, ce qui est crucial pour certains produits, comme l’œuf. »

Sécurité renforcée et préparation de commande facilitée

Si les industriels doivent lever quelques freins pour y recourir – intégration dans leur organisation, voire automatisation –, ils peuvent miser sur les propriétés techniques de matériels écoconçus et adaptés à leurs besoins. Au-delà de la casse, le contact alimentaire, la conservation sous température contrôlée, la sécurisation du transport des marchandises, celle des salariés, ainsi que leur confort de travail, entrent dans la conception des caisses. L’usage du plastique permet en outre une « empilabilité » exacte. Certains secteurs font déjà beaucoup appel à ces emballages réutilisables, comme les fruits et légumes. « D’autres vont suivre, prévoit David Paillasson, non seulement avec la REP EIC, mais aussi du fait de l’évolution des mentalités sur les enjeux environnementaux. »

Pour les distributeurs, la préparation de commande est facilitée : un produit plus lourd peut être placé sur la caisse d’un produit plus léger puisque elle est rigide. En outre, la traçabilité de ces emballages devient progressivement complète, en sorte que leur circulation est optimisée, sans même évoquer l’hypothèse d’un retrait des produits de la vente. Après la mise en rayon, la caisse va être pliée, refermée et empilée sur sa sœur jumelle pour retourner en réserve. Et elle pourra minimiser le coût de la mise en rayon avec un système de prêt à vendre placé directement dans le linéaire. Enfin, elle sera récupérée dans les entrepôts, où elle est rapportée tous les jours par les camions des distributeurs.

« Depuis peu, il y a une vraie prise de conscience, même si la mise en application du réemploi des EIC prend du temps, estime David Paillasson. À nous d’assurer que l’emballage réutilisable non seulement n’est pas plus complexe, mais qu’il est même plus facile pour ses usagers. »

B. J. (Icaal)

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