Nescafé, stratégie environnementale 360°
10/06/2021
Neuf cent mille formations consacrées à des pratiques agricoles vertueuses délivrées par deux cent trente agronomes, deux cent trente-cinq millions de jeunes caféiers implantés, plus résistants au changement climatique et à haut rendement, un million de producteurs soutenus dans leur communauté ; 325 millions d’euros consacrés à la démarche : des chiffres qui illustrent l’ambition du plan « Café engagé », lancé par Nescafé il y a dix ans.
Les pays producteurs cumulent souvent les handicaps : faible productivité, coûts et pratiques de production non optimisés, peu de possibilités de réduire les impacts environnementaux. Or ils doivent répondre à une demande en hausse, alors que les sols s’appauvrissent.
Au cœur du plan Café engagé, le centre de recherche et développement Nescafé créé à Tours en 1986 : une équipe d’une quarantaine de spécialistes en agronomie, en génétique et physiologie des plantes, en biochimie et phytochimie. « C’est elle qui élabore les nouvelles variétés de caféiers, cinq robustas et dix arabicas, précise Adeline Guillot, directrice du développement durable chez Nescafé France. Ces nouveaux plants permettent aux caféiculteurs d’aller jusqu’à doubler leurs récoltes sur une parcelle de terre en luttant contre les maladies, comme la rouille pour l’arabica, et en s’adaptant au changement climatique. Ils nécessitent moins d’engrais, de pesticides et d’eau et sont plus tolérants à la sécheresse. Ils ont, de plus, une plus longue durée de vie. » Au Vietnam, l’eau d’irrigation des caféiers a été réduite de 40 % entre 2014 et 2019, soit de quoi couvrir les besoins de 900 000 personnes chaque année ; à Hama (Éthiopie), jusqu’à trente fois moins d’eau sont nécessaires par kilo de café produit, grâce à un nouveau matériel de dépulpage des cerises de café.
Zéro émission carbone sans compensation
La production de café en champs représente aujourd’hui entre 40 et 80 % de l’impact carbone d’une tasse de café. Ces nouveaux plants permettent de réduire l’empreinte carbone de la culture de café jusqu’à 30 % . Depuis septembre 2019, Nestlé France s’est donné pour objectif d’atteindre « zéro émission nette carbone » en 2050, avec un palier de 20 % de réduction en 2025 et de 50 % en 2030.
Provenance
des émissions de carbone
de Nestlé France
- Matières premières : 60 %.
- Emballages : 10 %.
- Utilisation par les consommateurs : 10 % (l’empreinte écologique d’une tasse de café est d’environ 50 grammes de CO2, l’équivalent de 200 mètres parcourus en voiture).
- Logistique (amont et aval) : 7 %.
- Achats divers de services et de biens : 7 %.
- Production: 6 %.
- Déplacements des salariés du groupe : 1 %. [1]
« Notre objectif, précise Adeline Guillot, est l’équilibre entre les émissions et l’absorption des gaz à effet de serre, avec prioritairement la réduction de nos émissions, et sans faire de la compensation carbone comme cela est souvent pratiqué : pour les émissions résiduelles nous faisons de la séquestration. » Celle-ci doit répondre à deux conditions : être fondée sur la nature, par l’agroforesterie ou l’agriculture régénératrice, et être déployée dans la chaîne de valeur. Les fournisseurs producteurs sont appelés à faire évoluer leurs pratiques et méthodes de culture pour qu’elles émettent moins et qu’elles absorbent davantage de carbone, et Nescafé les accompagne dans cette démarche. Et pour préserver l’avenir par la transmission du savoir-faire dans les régions caféières, Nescafé s’est engagé à former dix millions de jeunes dans le monde d’ici 2030. L’ONG Rainforest Alliance [2] valide depuis 2010 les résultats du plan et participe à l’accompagnement des équipes Nescafé sur le terrain et à la formation des cultivateurs. Au Kenya et au Rwanda, Nescafé a aidé quinze mille femmes à assurer la gestion de leur exploitation.
Innovations en usine et en commercialisation
Les sites industriels ne sont pas en reste dans la recherche de l’efficacité énergétique. En France, les émissions de gaz à effet de serre y ont été réduites de 60 % depuis 2016, 100 % de l’électricité est renouvelable dans toutes les usines, et la consommation d’eau par tonne de café a abaissé de 16 % depuis 2010. Plus de 90 % de la chaleur nécessaire au fonctionnement de l’usine de Challerange (Ricoré et Nescafé Dolce Gusto) – certifiée ISO 50 001 (management de l’énergie) – vient d’une chaudière biomasse. À l’usine de Dieppe (Nescafé et Ricoré) la totalité des déchets sont revalorisés, à l’instar du marc utilisé comme source d’énergie. L’usine de Pontarlier (Nescafé et Ricoré) travaille à la réduction des déchets, des emballages secondaires ou tertiaires comme les films pour palettiser les produits…
Autre maillon de la chaîne de valeur : la logistique. Nestlé, signataire de l’initiative Fret 21, s’est engagé à réduire de 9 % – soit 8 000 tonnes – ses émissions de CO2 dans les flux amont et aval : augmentation des taux de chargement moyen, véhicules électriques ; boucles permettant la réduction des kilomètres à vide, augmentation des flux en rail-route, augmentation de la part de transporteurs chartés ou labélisés objectif CO2.
Côté emballages, la R&D de Nestlé formule ses recommandations pour atteindre 100 % de recyclables ou réutilisables en 2025. Autre objectif dans les mêmes délais : réduire d’un tiers l’utilisation de plastique vierge dans les emballages et intégrer de plus en plus de matières recyclées. Les coiffes des boîtes Ricoré seront ainsi dès cette année fabriquées à base de plastique recyclé, et que les capsules Starbucks intégreront 80 % d’aluminium recyclé.
Nestlé envisage de proposer une offre en vrac comme nouvelle manière d’acheter, sous condition d’une même qualité sur le triple plan organoleptique, sanitaire et conservation. « Le café est une matière fragile », souligne Adeline Guillot, qui rappelle que le groupe teste également la consigne avec Loop et Carrefour : « Ricoré a lancé sa première boîte consignée et réutilisable en acier inoxydable début 2021. » Au consommateur de s’engager.