Herta, initiatives de filières
14/06/2022
Quelles sont les initiatives d’Herta dans le domaine du bien-être animal ?
Marc Auclair : L’un des aspects les plus emblématiques ces derniers mois est un guide de bonnes pratiques sur le transport des animaux. Avant ce guide, il n’existait pas de référentiel complet sur le transport des porcs vivants de l’élevage à l’abattoir. À l’occasion du salon Space 2021, Herta a présenté ce premier guide de bonnes pratiques sur le transport des porcs vivants, élaboré avec ses partenaires de la filière « Préférence », Porc Armor Évolution, Transports Lelandais et Abera : dans cette filière Préférence Herta, tous les maillons ont travaillé ensemble à une étape trop souvent négligée : le transport des animaux vivants.
Trois raisons ont poussé Herta et ses partenaires à se mobiliser sur la question : la protection des professionnels du transport d’animaux, car les chauffeurs effectuent une mission difficile et parfois dans des conditions complexes pour leur sécurité ; l’amélioration continue du bien-être animal, en évaluant le respect par les opérateurs des règles de bientraitance ; et la préservation de la biosécurité des élevages porcins, face aux risques d’épizooties et particulièrement face à la fièvre porcine africaine, de nouveau active sur le sol européen. Ce guide est accessible à toute la profession.
Concernant la castration des porcelets, Herta a pris position, dès 2020, en faveur des mâles entiers et de l’arrêt, souhaitable à courte échéance, de la castration. Herta s’engage à s’approvisionner à cent pour cent auprès d’élevages qui ont mis en place des alternatives à la castration physique (production de mâle entier avec adaptation de l’alimentation, de la génétique ou du modèle d’élevage ; vaccination) d’ici à 2025. Herta réitère son attachement à cette démarche graduelle d’amélioration, en partenariat avec les éleveurs, leurs groupements et les industriels de la première transformation.
Complément de rémunération indexé sur la qualité
Comment les revenus de vos producteurs éleveurs sont-ils garantis ?
M. A. : Notre filière Préférence permet aux éleveurs et aux abatteurs partenaires d’avoir une bonne vue des débouchés, grâce à des accords triparties qui engagent notre marque à acheter en priorité leurs porcs. Cette visibilité favorise aussi leurs investissements vers l’amélioration de leurs outils de travail et de leurs pratiques d’élevage. Au-delà de la contractualisation, la rémunération doit pouvoir soutenir les pratiques innovantes, avec un système de plus-value qui récompense l’effort fourni par les éleveurs et accompagne la transition des élevages.
Les éleveurs, et le monde agricole plus largement, ont besoin d’être soutenus par les industriels et par les consommateurs, c’est la philosophie d’Égalim 2. Avec la gamme « Herta Engagé et Bon », notre démarche repose sur une plus juste rémunération des éleveurs, indexée sur la qualité. Les éleveurs du groupement Porvéo (Coopérative Terrena) bénéficient d’un complément de rémunération, dont une partie est fixe. Au-delà de la partie fixe, les éleveurs bénéficient d’un système de rémunération qui prend en compte certains coûts de production, comme celui des aliments. Ce dernier est réévalué tous les trimestres, afin de garantir aux éleveurs une stabilité dans leurs revenus.
Préférence France sous contraintes
La filière Préférence a-t-elle vocation à concerner tous vos éleveurs et tous vos produits ?
M. A. : En 2022, près de quatre cents éleveurs sont membres de la Filière Préférence. Grâce à eux, cent pour cent de nos pièces de jambon (morceaux de viande) sont issus de la filière Préférence. C’est pour cette raison qu’Herta est très attachée à maintenir la France comme son premier bassin d’approvisionnement en viande de porc. Cependant, pour des raisons de contingence, Herta s’approvisionne en complément auprès d’autre pays européens limitrophes comme l’Espagne, cela lui permet d’assurer une qualité irréprochable et continue du jambon (épaisseur de gras, pH, taux de matières grasses…), de garantir à ses clients distributeurs le respect de ses engagements en taux de service (volume livré égale volume commandé), et d’assurer la production en cas d’épizooties (peste porcine africaine, maladie de Zoulevski).
Quels sont les indicateurs de transparence au sens Égalim 2 retenus par Herta ?
M. A. : Les méthodes d’applications d’Égalim 2 restent compliquées. Cependant, l’intention de cette loi est bonne, elle va dans le sens de l’histoire pour une plus juste rémunération du monde agricole. Mais dans la procédure de construction d’un prix final, le coût des matières premières agricoles ne représente qu’une partie, il ne faut pas oublier le transport ou les emballages, des postes d’achat en fortes hausses tarifaires ces derniers mois.