Inflation de la demande plus forte en février
28/02/2023
Considérée sur un mois, l’inflation des prix [1] dans un périmètre tous PGC a connu un nouveau regain en février, à 0,79 % (0, 57 % en janvier), selon la note de conjoncture d’IRI (portant sur une « période 2 » couvrant fin janvier et début février [2]). Elle a été surtout sensible en supermarchés (0,92 % ) et en proximité (1 ,53 % ), à l’opposé des hypermarchés où elle a été presque contenue (0,43 % ), et surtout du drive (0,31 % ), où des prix ont continué à baisser dans les rayons DPH.
Toujours sur un mois, l’écart d’inflation entre les marques et les marques de distributeurs s’est subitement resserré : les marques ont connu une inflation de 0,72 % (0,20 % en janvier), tandis que celle des MDD revenait à 0,87 % (1,38 % en janvier). Dans le périmètre des filières “Égalim” visé par les lois de 2018 et 2021, la hausse des prix tous circuits a été de 0,80 % pour les marques (0,34 % en janvier) et de 0,97 % pour les MDD (0,44 % en janvier).
Sur un an, les prix des PGC ont atteint selon IRI 14,45 % , au lieu de 13,73 % en janvier, tandis que l’indice général des prix sur un an évalué par l’Insee s’affiche en hausse de 6,2 % , deux dixièmes de point de plus qu’en janvier et 14,5 % dans le périmètre « alimentation ». Moindre inflation de l’indice général par rapport à celle de ce périmètres qui s’explique par le moindre effet des hausses de coûts dans d’autres secteurs, à commencer par les services, voire par la baisse des prix qui s’y observe (immobilier).
À 14,3 et 14,2 % , la hausse de prix des PGC sur un an touche un peu moins les hyper et supermarchés que la proximité et le drive (un point de plus) sur un an. Elle est moins le fait des marques, 12,45 % toutes catégories confondues, que des MDD (18,66 %).
Elle affecte différemment les catégories, avec des produits alimentaire « frais poids fixe » (crémerie, frais non laitier, surgelés, glaces), à 17,71 % , à l’opposé des liquides à 8,81 % . Dans les catégories alimentaires du périmètre « Égalim », le surcroît d’inflation des MDD par rapport aux marques avoisine six points :18,70 % sur un an pour les MDD et de 13,06 % pour les marques.
Marketings d’enseignes
Dans le DPH, les produits MDD répercutent la hausse de leurs coûts dans des proportions largement supérieures à ce qui est accessible aux produits de marques concurrents : leur inflation sur un an a ainsi atteint en février 21,22 % en hygiène-beauté au lieu de 8,81 % pour les marques, et 14,61 % dans l’entretien, au lieu de 6,62 %. Le traitement commercial des marques du DPH se laisse deviner sous les indices de la demande : ces produits du quotidien qui ne bénéficient pas du cadre réglementaire Égalim (SRP majoré et encadrement promotionnel) sont plus exposés que les autres en période d’inflation aux effets de la bataille pour « l’image prix » des enseignes.
L’écart de prix moyens comparés entre enseignes (marques nationales seules en HM-SM sur un an glissant) se creuse spectaculairement en février de 27,2 à 30,3 points, trois de plus en un mois, sept et demi en un an, et près de vingt points de plus en dix ans. L’accentuation de cet écart de prix moyens rappelle que ce sont bien les enseignes qui, selon leur marketing propre, fixent les prix, même si ces écarts, s’agissant d’un indice de prix de la demande, peuvent résulter pour une part d’arbitrages des consommateurs différents d’une enseigne à l’autre.
Pour les consommateurs, dans un pays comme la France dont le parc commercial est dense, voire saturé dans certaines zones de chalandise, elle n’est pas une mauvaise nouvelle : cette dispersion signifie qu’ils se voient proposer une plus grande amplitude de choix et d’arbitrage entre offres de mêmes catégories, pour sélectionner ici et là le meilleur rapport qualité-prix. La guerre des prix n’a pas disparu, mais l’inflation accentue les contrastes.