Lesieur, des huiles en transition
03/06/2024
« C » en 2021, « B » en 2022, « A– » en 2023. Lesieur peut se féliciter de ses progrès dans le classement du Carbon Disclosure Project (CDP), qui rend publiques les données environnementales des entreprises. La marque du groupe Avril a notamment obtenu un A pour les « scopes 1 & 2 », grâce à une diminution de 9,7 % des émissions de carbone générées directement par ses activités entre 2019 et 2022. Sa trajectoire validée par la SBTi est de moins 30 % en 2030.
Mais Lesieur compte aller plus loin Dans son usine de Coudekerque-Branche, dans le Nord, elle a déjà réduit ses consommations énergétiques par le pilotage de ses installations, et a programmé un plan d’investissement de 6 millions d’euros, à échéance 2025. Au programme, changement des groupes froids au conditionnement avec récupération de chaleur, installation d’échangeurs thermiques pour optimiser la récupération de chaleur lors de la chauffe de l’huile, et nouveau procédé de création de vide dans l’étape de désodorisation des huiles, pour en diminuer la consommation de chaleur. Ainsi, l’objectif de moins 30 % pourrait être atteint avant l’heure, d’autant que l’installation d’une chaudière à biomasse est à l’étude, pour alimenter le site en énergies renouvelables. Lesieur s’est vu aussi décerner une note A pour le volet “Emissions reduction initiatives and low carbon products”, avec ses autres actions de décarbonation : sourcing d’huiles durables, optimisation des emballages et baisse des émissions liées au transport.
Lesieur a poursuivi sa démarche « Huiles engagées »¹. en rénovant ses deux références phares : Cœur de Tournesol et Fleur de Colza. Lesieur garantissait déjà des graines cent pour cent françaises pour ces huiles, ainsi qu’un conditionnement en bouteilles entièrement recyclées et recyclables. Une charte de bonnes pratiquesְ est à l’œuvre dans les deux filières agricoles pour des pratiques agroécologiques plus durables, avec cinq cents agriculteurs partenaires : semis à une période permettant une croissance optimale des plantes aux premiers stades de leur cycle, quand elles sont les plus fragiles ; association avec une plantation de légumineuses, pour limiter le recours aux intrants et aux fertilisants ; implantation de bandes fleuries, pour favoriser la présence d’insectes pollinisateurs… Cette charte est adaptable aux conditions agronomiques de chaque exploitation (région, sol, eau, culture…). Les bouteilles d’un litre commercialisées affichent depuis le mois d’avril lrs visages de deux agriculteurs partenaires, Pierre Pelletier et Antoine Georget.
L’autre best-seller de Lesieur, Isio 4, est en mesure de garantir que sa recette, combinant quatre types d’huiles, contient, avec des graines de colza, de tournesol et d’oléisol (tournesol à haute teneur en acide oléique, source d’acides gras mono-insaturés),du lin alimentaire français. L’Hexagone souffrait d’un déficit de production de lin depuis de nombreuses années, mais une filière a été développée dans le Nord-Est, en sorte qu’Isio 4 peut désormais se dire cent pour cent française. Incidemment, avec les nouveaux critères du Nutri-Score, Isio 4 vient d’y passer de « C » à « B ».