Vie des marques

La nature, partenaire de Bel

26/11/2021

Agriculture régénératrice, agroforesterie, décarbonation : autant d’enjeux que le groupe intègre dans sa politique de biodiversité, de manière transversale. Avec de nombreux partenaires, dont le WWF.

Depuis le début des années 2000, le groupe Bel travaille avec un florilège d’experts pour faire de la protection de la biodiversité un axe stratégique de ses activités. En 2003, il a rejoint le Pacte mondial des Nations unies, la plus large initiative en faveur du développement durable. « Cet engagement, explique Élodie Parre, directrice développement durable du groupe, nous a permis de travailler sur la mesure de nos impacts et d’instaurer une approche du développement durable pour et avec notre écosystème : éleveurs, consommateurs, salariés… et la planète. »

Bel centre ses actions sur cinq enjeux : une alimentation plus saine, des emballages responsables, une agriculture durable, la lutte contre le changement climatique, des produits accessibles. Parce que la biodiversité a un caractère multidimensionnel et transversal, qu’elle est liée au climat comme à l’homme, le groupe a renforcé en 2020 son partenariat avec WWF France noué en 2012, par une approche qui agrège ses engagements environnementaux : prendre en compte l’ensemble de sa chaîne de valeur, de la ferme à l’assiette.. Sa relation au vivant conduit le groupe à tenir compte de sa dépendance vis-à-vis de la nature. « Nous bénéficions des services qu’elle nous rend, observe Élodie Parre. Sans pollinisateurs, pas de pomme, donc pas de compotes Pom’Potes. Sans sol vivant, pas de vaches au pâturage, donc pas de fromage : la nature n’est pas un acquis, nous devons lui redonner un rôle, non de prestataire de services mais de partenaire sans lequel nous ne sommes rien. »

En phase avec les initiatives de l’ONU

La conviction que seule une approche collective permettra de faire émerger les solutions a porté Bel à rejoindre plusieurs associations et coalitions d’entreprises engagées : en 2019, la démarche volontaire Act4Nature France), lancée par l’Office français de la biodiversité (OFB); et depuis octobre 2020, Act4Nature au niveau international, qui rassemble des entreprises, des gouvernements, des scientifiques et des associations intéressés à protéger, valoriser et restaurer la biodiversité. Cette initiative, soutenue par le WWF, demande aux entreprises un plan d’action concret et d’en assurer un suivi auprès de la communauté d’experts qu’elle réunit. Les actions de Bel portent notamment sur le pâturage, les emballages, la réduction de l’empreinte carbone des sites de production. « Nous partageons les bonnes pratiques avec les autres entreprises, dans la transparence, confie Élodie Parre, c’est aussi une occasion de travailler avec la distribution. »

En 2012 le premier partenariat avec WWF France visait déjà à construire dans le monde entier, là où Bel dispose de bassins laitiers, une filière responsable. Ensemble, le groupe et l’ONG ont bâti la « Charte mondiale pour une filière amont laitier durable », dotée d’objectifs 2025 chiffrés et ambitieux pour le pâturage, l’alimentation animale – la plus locale possible –, l’autonomie protéique, les diagnostics carbone. Promouvoir le pâturage auprès des éleveurs implique qu’ils ne retournent pas la terre ; le sol au repos stocke alors mieux le carbone et l’azote, et les vers de terre sont de retour, de même que les insectes auxiliaires, les pollinisateurs. En outre, les vaches mangent ; local.

Réduction de 27,5 % des émissions carbone par tonne de produit entre 2017 et 2030 dans l’ensemble de la chaîne de valeur (objectif validé en 2019 par Science Based Target) ;
Neutralité carbone des usines Bel en 2025 ;
Des matières premières principales garanties Zéro déforestation en 2025 ;
Atteindre plus de 50 % d’énergies d’origine renouvelable sur les sites de production en 2025 ;
Réduction de la consommation d’eau par tonne de produit de 80 % dans les usines entre 2008 et 2025 ;
100 % des emballages papier ou carton issus du recyclage, ou certifiés issus de forêts gérées durablement ;
100 % du lait provenant de vaches ayant accès au pâturage dans les régions de tradition pastorale ;
100 % des fermes certifiées pour le bien-être animal par une tierce partie en 2025.

Avec le WWF pour l’agroforesterie

Bel travaille avec mille quatre cents éleveurs (750 exploitations) partenaires de l’Association des producteurs de lait de Bel ouest (APBO) [1]. Elle les soutient financièrement dans la mise en œuvre de pratiques agricoles bas carbone comme la mise aux pâturages des troupeaux au moins cent cinquante jours par an, l’alimentation sans OGM ou la réalisation de diagnostics carbone.

Pour développer l’agroforesterie, Bel a construit en 2020 un programme de mécénat avec WWF France et la Chambre d’agriculture des Pays-de-la-Loire. Ouvert aux éleveurs laitiers de la région, il les accompagne pour replanter des haies et favoriser le retour des oiseaux, des insectes, ainsi qu’une plus grande capacité des sols à séquestrer du carbone.

La préservation des forêts est aussi au cœur de la politique du groupe pour les emballages des produits, puisque les deux tiers sont en papier ou carton. Et 96 % de ces emballages papier-carton intègrent des fibres recyclées ou certifiées issues de forêts responsables FSC, l’objectif pour 2025 étant 100 % d’emballages prêts au recyclage ou biodégradables.

Candidats “colilbris”

Le groupe a engagé ses salariés du site de Pacy à devenir des porte-drapeaux de la biodiversité. Ce site est un écrin de verdure sur huit hectares avec des espèces variées de faune et de flore. Il offre aux salariés beaucoup d’opportunités : opérations de comptage de la biodiversité – qui nourriront la base de données de sciences participatives du Museum national d’histoire naturelle –, la construction de nichoirs à oiseaux, la plantation de haies, la création d’une mare… L’enjeu est double : développer de nouvelles compétences, et identifier d’autres sites de production pilotes – celui de R&D à Vendôme est déjà sur les rangs. Parallèlement, une « fresque du climat », un atelier qui vise à la compréhension des enjeux climatiques en lien avec la biodiversité, est en cours de déploiement dans le groupe.

Ces actions renforcent l’attrait du groupe auprès de jeunes. « Les candidats que je reçois, confie Élodie Parre, m’interrogent sur le niveau d’engagement du groupe, et veulent des preuves. Bel a besoin, pour accélérer sa transformation, de salariés activistes ou “colibris”, qui  contribuent en apportant leur part. Chacun a un rôle à jouer. »

Les consommateurs ne sont pas en reste, le groupe les invite à protéger la biodiversité. Nul n’ignore chez Bel qu’un tiers de la production alimentaire n’est jamais consommé, autant de terres agricoles mal utilisées. Pour favoriser la réduction du gaspillage en bout de chaîne, le groupe a rejoint en 2019 le comité de pilotage du « Pacte sur les dates de consommation » lancé par l’application mobile Too Good To Go en France pour lutter contre le gaspillage. Première marque engagée : la Vache qui rit, sur l’intercalaire placé entre les portions, encourage le consommateur à faire confiance à ses sens : « Avant de jeter, observez, sentez, goûtez. » Utile précision sur le même support : « Si le produit a toujours été conservé au réfrigérateur et que l’emballage n’a pas été altéré, il peut encore être consommé après cette date. » Toujours à destination des consommateurs, Bel va lancer autour de la marque Kiri une autre initiative en faveur de la biodiversité avec le soutien du WWF. Et le groupe Bel, comme Bonduelle, McCain ou Kellogg, est membre du “Food Transition Pact” de Carrefour.

Métrologie environnementale

Une question clé avec la biodiversité est la mesure des actions et de leurs résultats. C’est pourquoi Bel a rejoint en 2017 l’initiative Science Based Target vouée à la préservation du climat[2], et Science Based Target for Nature qui travaille à une méthode de mesure de l’empreinte biodiversité des entreprises, en prenant en compte les seuils écologiques. C’est dans ce cadre qu’avec le soutien du WWF il fait partie des pionniers qui testent des méthodes de mesure. Ce qui justifie aussi son implication dans le « Lab Capital Naturel » créé par WWF France et la chaire Comptabilité écologique d’AgroParisTech.

La mission du groupe Bel, « offrir une alimentation plus saine et responsable pour tous », implique d’assurer la pérennité de son activité et celle de son écosystème. C’est pour trouver cet équilibre que le groupe a créé il y a un an et demi un département unique confié à Frédéric Médard, qui combine la finance et le développement durable. Bel est une entreprise familiale convaincue que l’équilibre entre responsabilité et performance financière contribuera à une transition alimentaire durable.

[1] (Orne, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Maine-et-Loire, Sarthe et Mayenne.
[2] Communauté de trois cents entreprises lancée par le WWF, le World Resources Institute et d’autres ONG ou organisations internationales, dans la perspective de la Cop 21 en 2015.

Jean Watin-Augouard

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