Vie des marques

Findus, diversification durable

27/09/2023

Pionnière de la pêche durable comme du profil nutritionnel, Findus déploie ses engagements RSE en harmonie avec l’élargissement de ses gammes de surgelés.

Dans un secteur froid pas nature énergivore, le marché des produits surgelés doit répondre à des exigences fortes en matière environnementale, alors que la catégorie ne connaît plus les tendances très porteuses du siècle dernier : malgré un regain durant la période Covid, c’est un marché complexe, difficile à gérer en magasins et moins reconnu des consommateurs. Numéro un du rayon, Findus y assume son rôle de pionnier. La marque détenue par Nomad Foods a rapidement engagé le tournant du développement durable, un tournant soutenu par la recherche de l’extension à de nouvelles catégories de produits. La politique d’innovation est intrinsèquement liée aux « enjeux RSE », au cœur de la stratégie de l’entreprises depuis vingt ans, qu’il s’agisse d’environnement ou de nutrition :

2002 : lancement d’une politique d’approvisionnement durable en poisson avec un programme s’appuyant sur le référentiel MSC (Marine Stewardship Council), qui implique pour une pêcherie le respect de trois principes : un effort de pêche à un niveau permettant d’assurer la pérennité des populations, un impact environnemental minimisé (maintien de la structure et de la diversité de l’écosystème), et une gestion efficace ; le label garantit des poissons ou fruits de mer « sauvages, traçables, durables », chaque pêcherie ayant été évaluée de manière indépendante, les produits certifiés devant être séparés et identifiés.

2002 : naissance du concept « Cuisinez léger » pour une cuisson de poissons panés sans ajout de matière grasse ;

2012 : toutes les recettes désormais sans colorant, ni conservateur, ni huile de palme ;

2015 : avec sa reprise de Findus, engagement du groupe britannique Nomad Foods à maintenir l’activité de l’usine implantée à Boulogne-sur-Mer depuis 1967 ;

2018 : choix du Nutri-Score, aboutissant à 99 % des ventes en valeur A ou B en 2022 ;

2019 : certification de l’intégralité du portefeuille de produits de la mer MSC ou ASC (Aquaculture Stewardship Council) ; réduction des teneurs en sel et en acides gras saturés des recettes ;

2020 : validation de la trajectoire de réduction de gaz à effet de serre par le SBTI.

Findus poursuit ses initiatives en lien étroit avec sa stratégie d’innovation, son portefeuille étant encore limité à certaines catégories de surgelés : les produits bruts, à commencer par les produits de la mer, les légumes (épinards surtout) ou les garnitures de pomme de terre.

Le tournant de l’aquaculture

Dans ses gammes de produits de la mer, l’heure est ainsi à la diversification des espèces : un choix d’élargissement de l’offre qui répond aussi à des motifs de durabilité. « Avec la croissance de la population mondiale, la demande en produits de la mer va doubler d’ici à 2050, explique Manon Delcroix, chef de produits et responsable RSE chez Findus France, nous devons préserver les stocks de poissons sauvages, grâce à la certification MSC certes, mais aussi en développant l’aquaculture, sous le label ASC bien sûr, pour maintenir des approvisionnements durables. »

Les référentiels de l’ASC visent à réduire les impacts socio-environnementaux majeurs de l’aquaculture au regard de sept principes – qui se déclinent en une centaine de critères suivant les référentiels :

  • la conformité juridique ;
  • la préservation de l’environnement naturel et de la biodiversité ;
  • la préservation des ressources en eau et de sa qualité ;
  • la préservation de la diversité des espèces et des populations sauvages (en empêchant, par exemple, les évasions qui pourraient menacer le poisson sauvage) ;
  • l’utilisation responsable de l’alimentation animale et d’autres ressources ;
  • préserver la bonne santé des animaux et leur prodiguer des soins (pas d’utilisation superflue d’antibiotiques ou de produits chimiques) ;
  • la responsabilité sociétale (pas de travail des enfants, santé et sécurité des travailleurs, liberté de réunion, relations avec la collectivité).

Ils sont  déployés en onze référentiels adaptés à dix-sept espèces. Findus l’arborait déjà sur son saumon de l’Atlantique. Cette année, il a déployé une référence de panga dans sa gamme « Bistro de la mer ». « Avant l’arrivée du panga, la part de l’élevage dans nos volumes n’était que de 0,5 %. Mais dès cette année, elle va commencer à croître », indique Manon Delcroix. Pour elle, ces labels parfois critiqués (le MSC par l’association Bloom notamment), « sont vraiment des outils pour lutter contre la surpêche, grâce à des normes qui ont été définies avec des scientifiques reconnus ».

Agriculture responsable

Nouvelle initiative, l’adoption d’une caution Agriculture responsable. Elle n’est encore apposée que sur les épinards de la marque, mais, d’ici à 2025 cent pour cent des matières premières agricoles utilisées dans ses recettes – légumes et pommes de terre – devront en respecter le cahier des charges. Les mélanges de légumes lancés récemment, « Récoltes gourmandes », devront suivre : « C’est un défi, observe Manon Delcroix, étant donnée la multiplicité de légumes que nous combinons. » « Agriculture responsable » n’est pas un label mais fait l’objet d’un audit externe sur la base du FSA (Farm Sustainability Assessment) de la plateforme Sustainable Agriculture Initiative : au regard de la gestion des sols (couvert végétal inter-cultures notamment)., des nutriments (utilisation raisonnée d’engrais), de l’eau (pilotage de l’irrigation), des émissions de gaz à effet de serre (équipements), de la biodiversité (bandes fleuries pour permettre le retour des pollinisateurs), de la protection des cultures (réduction des produits phytosanitaires, pièges à insectes), de la communauté agricole (système de solidarité avec péréquation pour les agriculteurs en difficultés), des conditions de travail, de la qualité des graines (semences certifiées), et de la gestion des déchets (points de collecte locaux)

Un quart d’émissions en moins en six ans

Autre chantier en cours : la décarbonation, dirigée au niveau du groupe Nomad Foods. Par rapport à l’année de référence 2019, l’ensemble du groupe devra avoir réduit ses émissions de 25 % à périmètre comparable en 2025. Nomad Foods a par ailleurs réduit le gaspillage de 33 % par rapport à 2015. Tous ses sites, dont celui Boulogne-sur-Mer, fonctionnent intégralement à partir d’énergies renouvelables depuis 2022. En France, Findus a adhéré à Fret 21 en 2020.

Quant aux emballages, Findus cherche à « maximiser leur recyclabilité », assure Manon Delcroix. 83 % du volume d’emballages sont en papier carton PEFC (Programme de reconnaissances des certifications forestières) ou FSC (Forest Stewardship Council), les 17 % restant, à base de plastique, sont à 72 % en mesure d’entrer dans une filière de recyclage. « De plus, nous diminuons autant que possible l’épaisseur de nos sachets en plastique », précise Manon Delcroix. Des initiatives qui ne sont de toute façon pas optionnelles.

Benoît Jullien (Icaal)

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